The marriage of creativity and activism promotes the idea that one can use one's art in the service of humanity to improve the conditions of human existence. When Ann Cvetkovich, in her article published in 2012 and entitled "The Utopia of Ordinary Habit: Crafting, Creativity and Spiritual Practice", declares that the depressive state can be transformed by practicing an activity that can become a microcosm of hope, I think of stone carving which for me is a way to escape from my own depression.
If depression can be defined as the impact of the world around you on your senses, the same definition could be applied to the creative movement that allows the body to pull the mind out of its depressive torpor. It is difficult to distinguish between our own emotions and the world's misery because sadness paints the surrounding world in grey. With the body standing on the line between the inner self and the outside world, depression becomes a passing mood, an atmosphere of the place, a question of sensitivity. Ann Cvetkovich argues that craft activities in general - and, for my part, stone carving - can be seen as creative ways of living in a depressed cultural climate and as ordinary forms of spiritual practice. The utopia of ordinary habit means that if depression is an ordinary state, its cure, which consists of the art of daily living, can be, too. Craft activities strengthen the sovereign self and free the body and senses from the yoke of the mind. They are forms of self-transformation. Too often, feelings of sadness and despair are judged to be signs of depression. They would however be better dealt with by social action rather than medication. Manual or artisanal activities are a way to build the spiritual warrior that strives to carry out daily tasks. When combined, creativity and activism can literally change the world.
Le couplage entre créativité et activisme favorise l’idée que l’on peut employer sa propre créativité au service de l’humanité pour améliorer les conditions de l'existence humaine. Quand Ann Cvetkovich, dans son article paru en 2012 et intitulé “The Utopia of Ordinary Habit: Crafting, Creativity and Spiritual Practice”, déclare que l’état dépressif peut être transformé par l’exercice de pratiques pouvant à même de devenir des microcosmes d’espoir, je pense à la sculpture sur pierre qui pour moi est un moyen d’échapper à ma propre dépression. Si la dépression peut être définie comme l’impact du monde autour de soi sur ses sens, c’est ce même ressenti qui produit le mouvement créatif de ma main et permet au corps de tirer l’esprit de sa torpeur dépressive. Il est effectivement difficile de faire la part des choses entre notre propre émotion et la misère du monde car le spleen peint en noir le monde environnant. Le corps flottant entre l’intérieur de l’être et le monde extérieur, la dépression devient une humeur passagère, une atmosphère des lieux ou une question de sensibilité. Ann Cvetkovich affirme que les activités artisanales, en général - et, dirai-je en ce qui me concerne, la sculpture sur pierre - peuvent être considérées comme des manières de vivre créatives dans un climat culturel dépressif et comme des formes ordinaires de pratiques spirituelles. L’utopie des habitudes ordinaires signifie que si la dépression est un état ordinaire, sa cure qui consiste dans l’art de vivre au quotidien peut l'être aussi. Les activités artisanales renforcent le soi souverain et libérent le corps et les sens du joug de l’esprit. Ce sont des formes d’auto-transformation. Et je sais que trop souvent les sentiments de tristesse et de désespoir sont jugés être des signes de dépression et seraient hier comme aujourd’hui mieux servis par l’action sociale que par la prise de médicaments. Comment habiter mieux son corps et moins son esprit permettrait de recouvrer sa santé mentale et son soi souverain. Les activités manuelles ou artisanales sont un moyen de construire le guerrier spirituel nécessaire à la réalisation d’autres actions dans le monde, y compris l’activisme politique car créativité et activisme sont nourris des passions humaines. Quand les deux sont conjugués, ils peuvent remettre en question le monde et le changer doucement (11 janvier 2017)