Round-bellied Woman in the twilight of life
Female Budai, symbol of fertility
Spiritual ramifications
Colors of chestnut and dead leaves
Autumn poetry
The modifications that the artist-researcher makes to the shape and contour of a block of stone prove that even direct carving is a long search until one resigns to what is created. "How can we make people understand," writes Paul Bartlett, "that inspiration is fleeting and capricious and that to seize it and hold it captive, we need the help of time?" How can we understand that the artist loses herself in the stone and that she searches through the breath of the Void for the mystery of her own interior life? The block of marble has become, at the end of the road, the Fragility Within, a left-handed feminine figure with a bent leg, closed eyelids, and a tilted head - like a bodhisattva. Her shoulders weighed down by the whirlwind of past and present influences, she is a figure of transition carved within the predetermined dimensions of the stone.
Féminité ventripotente au crépuscule de la vie.
Femme poussah symbole de fertilité.
Ramifications spirituelles.
Couleurs de châtaigne et de feuilles mortes.
Poésie automnale (Psychologie de la beauté, 2013)
Les modifications qu’apporte l’artiste-chercheur aux formes et contours d’un bloc de pierre prouvent bien que même la taille directe est une longue recherche jusqu’à ce que l’on se résigne à accepter ce qui a été créé. Comment faire comprendre, écrit Paul Bartlett, que l’inspiration est fugitive et capricieuse et que pour la saisir et la retenir captive, il faut l'aide du temps? Comment faire comprendre que l’artiste se perd dans la pierre et qu’il cherche à l'intérieur par le souffle du vide le mystère de sa propre vie intérieure? Le bloc de marbre est devenu, au bout du chemin, la Fragilité intérieure, une figure féminine et gauchère, à la jambe repliée, aux paupières fermées et à la tête penchée — à la façon d’ un bodhisattva. Les épaules alourdies par le tourbillon des influences passées et présentes, elle est une figure de transition, d’un passage entre visible et invisible dans les limites prédéterminées par les dimensions de la pierre. Au fond d’un trou noir se cache un puits dans lequel les âmes sensibles entendent l’appel de l’univers. L’artiste-chercheur est plus qu’aucun autre un être médiumnique qui ne sait communiquer avec l’univers que tacitement. (Recherche en art, 2022)
Réfléchir sur le mode et le processus de réflexion avant d’aboutir à une conclusion et d’opérer un raisonnement intellectuel. La base transcendentale du savoir repose sur trois formes symboliques par lesquelles l’homme comprend le monde : le langage, la pensée mythique et la connaissance. Dans quelle mesure sont-elles réminiscence du sacré ? Le support idéographique de la pensée fonctionne comme un passage à deux sens des idées aux images, des représentations visuelles aux concepts articulés. Mais si l'image porte un nom, le nommé ne remplace pas le signifié.
Du perceptible au conceptuel, c’est par un procédé d’abstraction ou d’addition des lignes et contours, maillons manquants, que le cerveau déduit ce que la vue omet. Vision aveugle ou bornée du monde et de l’environnement spatial que nous occupons temporairement.. Inférences inconscientes… Une grande partie de ce que nous savons sur le monde est inférée par déduction, induction et abduction.
Il y a l’être et le néant. La science dans sa vocation étiologique n'est rien sans l'histoire car il n'y a de vérité que temporelle. L’histoire n’est liée ni à l’homme ni à un objet particulier (Lévi-Strauss, La pensée sauvage, p.347). Elle est liée au temps. Hommes et objets sont des acteurs dans le grand schème cosmique, le dessein universel. La peinture des artistes aborigènes australiens, Papunya, représente l'interprétation du monde et témoigne des édifices mentaux de la pensée sauvage.
De la métaphore linguistique à la métaphore mythique. Réflexion sur la pensée au-delà du langage. L’esprit embrumé rétrécit le champ de sa conscience dans sa perception des phénomènes et son traitement des sensations. (Jean Lassègue, « Note sur l’actualité de la notion de forme symbolique. », Methodos [En ligne], 2 | 2002, mis en ligne le 05 avril 2004, consulté le 24 avril 2012. URL : http://methodos.revues.org/88 ; DOI : 10.4000/methodos.88) (Du perceptible au conceptuel, 2013)